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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/120

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Le blessé se tenait debout avec une attitude apitoyée et une singulière insistance à me faire des signes de dénégation, accompagnés d’une mimique dont le sens m’échappait. Cela dura quelque temps, puis il parut se décourager et s’arrêta ; mais il gardait un air de réflexion inquiète. Enfin, d’un geste brusque, il saisit le couteau et détacha de nos planches cinq morceaux de bois. Une malice se marqua sur son visage tandis qu’il me donnait la curieuse petite représentation suivante. D’abord, tenant sur sa poitrine un des morceaux de bois, il lui prodigua les marques de la plus vive tendresse ; il m’obligea même à agir comme lui, et je me demandais quelle cérémonie fétichiste il m’enseignait ainsi ; le deuxième morceau de bois, il le posa sur l’eau, simulant une embarcation : mais tandis que le premier morceau de bois était couché près de moi, le troisième accourait, s’en emparait, le portai sur le radeau.

L’intérêt s’éveillait en moi, car il devenait