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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/134

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les tristes précurseurs réduits à la fréquentation des eaux sous-forestières et peu profondes.

Je compris que l’enfant les priait de pousser le radeau, et ce semblait plutôt un ordre qu’une prière. Bêtes et doux, ils obéirent avec mélancolie, et, je pense, avec le sentiment de leur faiblesse. Notre radeau glissa à travers la forêt lumineuse.

Le rêve baignait cette scène de rêve. Les remous de notre passage faisaient au loin des strates radieuses comme sont les reflets des belles Nacres, mais à l’endroit où nous passions, c’était la déchirure d’une étoffe d’argent, laissant derrière elle un sillage sombre, tandis qu’à droite et à gauche des condensations de lueurs se traçaient en longs replis. J’examinai les eaux avec attention, j’y plongeai la main que je retirai flamboyante, et je reconnus de petites cellules végétales où mes études postérieures me permirent de reconnaître des zoospores d’algue, animés,