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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/145

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que éclair, cependant il vint jusqu’à nous. Sabine, qui l’avait pris d’abord pour un de nos alliés, s’apercevant qu’il était noir, en conçut tant de crainte, que j’eus peine à la rassurer.

Le temps pressait. Le plus grand obstacle à notre fuite était la terreur de l’enfant aux coups de tonnerre. Cependant, comme il parvint à se vaincre assez pour nous accompagner, je dus plutôt me féliciter de cette circonstance, car elle me garantissait de toute poursuite pendant la durée de l’orage.

D’ailleurs, je m’aperçus que l’enfant se rassurait infiniment dès qu’il tenait ma main, et j’eus alors l’intuition que son malaise pourrait bien être plus physique que moral, le contact de ma main apaisant les véritables ondulations électriques dont il était secoué. Pour quelque raison qui m’échappait, son corps conduisait mieux que le nôtre le fluide, ou du moins partageait