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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/149

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sans parler, dans un silence où l’angoisse et l’espoir se mêlaient aussi intimement que le gui au chêne. Une heure passa. L’enfant allait toujours, et je m’expliquais son assurance en me figurant le couloir unique, sans branches latérales ; mais je fus bien détrompé lorsque nous arrivâmes à une sorte de carrefour dont une des routes (que nous ne suivîmes pas) avait au fond un trou de vif-argent.

« Comment, — dis-je à Sabine, — l’enfant découvre-t-il sa voie parmi tant d’autres ?

— J’y ai songé, répondit-elle, alors qu’on me transportait à travers ces interminables grottes, et je n’y vois pas d’explication, sinon que les Hommes-des-Eaux ont le sens de l’espace mieux développé que nous, ainsi qu’il arrive pour les pigeons voyageurs.

— Oui, chère Sabine, leur science du mouvement, les longs trajets qu’ils parcourent sous l’eau, ont pu leur don-