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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/151

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dre du repos et nous lui obéîmes, tandis qu’il plongeait à l’eau souterraine et que nous le perdions de vue. J’avais Sabine contre moi. Nos deux cœurs, à travers toute lassitude, chantaient la forte chanson du printemps de vie.

« Sabine, — dis-je, — nous nous aimerons davantage pour tant de périls et d’aventures prodigieuses. Notre amour gardera la trace de nos terribles émotions. Jamais nous n’oublierons le souterrain grandiose, ces magnifiques et lourdes eaux dans la pénombre. »

Elle réfugia sa tête contre mon épaule et des minutes adorables coulèrent où mes bras l’enveloppaient toute dans un geste à la fois d’orgueil et de tendresse. Les sombres galeries parlèrent d’intarissable passion, du renouveau où se bâtissent les nids des épinoches et les foyers des hommes, de la beauté souveraine des frêles bien-aimées qui résument la grâce du monde.