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LE LION


Depuis quinze jours, nous errions dans la vallée du Mahagma. Une rivière la traverse, large et peu profonde ; elle est entrecoupée de marécages. Nous souffrions beaucoup, mais, pour quelque raison dont je n’ai pas la clef, nos fièvres faisaient trêve. On rencontrait peu d’indigènes : ils disparaissaient mystérieusement à notre approche, ne laissant guère trace de leur passage. D’ailleurs ils ne semblaient pas habiter régulièrement la terre ferme : on apercevait de-ci de-là, assez loin sur les eaux, des villages palustres où les habitants accédaient soit à la nage, soit dans des canots d’écorce, longs, frêles et instables.