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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/178

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J’aurais voulu visiter un de ces villages.

La faiblesse de notre contingent, réduit au quart de son effectif, la nécessité d’employer nos munitions avec parcimonie, me dissuadaient de céder à mon désir. Une fois seulement nous essayâmes d’atteindre un îlot où se disséminaient une quinzaine de cahutes coniques. Dès que nous fûmes à portée, des flèches lancées à travers les végétaux nous avertirent du péril. J’aurais peut-être sacrifié quelques cartouches : encore aurait-il fallu savoir où viser, et nous n’apercevions que des roseaux ou de la broussaille. Je me résignai à la retraite.

Cette retraite fut impressionnante, à cause du silence et de l’immobilité de nos antagonistes : ils ne poussèrent pas un cri, ils demeurèrent invisibles. Mon échec fut aggravé, quelques heures plus tard, par la mort d’un de nos hommes, qu’une flèche empoisonnée avait atteint à l’épaule. Nous nous le tînmes pour dit.