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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/179

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Après quelques jours, la région des marécages fit place à la brousse. Certains indices inquiétèrent nos noirs. Moi-même, je n’étais pas fort rassuré. Nous tînmes conseil. Quelques-uns furent d’avis de retourner sur nos pas. Bouglé et Marandon s’y opposaient : ils représentèrent les dangers courus dans le pays des Nyomgos, où la moitié de l’expédition avait péri, et la quasi-certitude que nous avions de trouver une route de retour plus courte, au sortir de la vallée. Leurs objections portèrent : nous nous décidâmes à passer par la brousse. D’abord nous n’eûmes pas à nous en repentir : les traces d’hommes, relevées par nos éclaireurs, remontaient à plusieurs mois. Le soir vint. La brousse s’éclaircissait. Nous arrivâmes dans une savane entrecoupée de buissons ; le campement fut établi auprès d’un tertre, et profitant de l’abondance du bois sec, nous allumâmes un bon feu. Tout était paisible ; nos hommes avaient abattu du