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Devant le roi des animaux


« Allons ! pensai-je, voilà tes derniers moments… cesse cette lutte lamentable. »

Je continuais cependant à boitiller, je me dirigeais tout droit vers une épaisse bordure végétale, la lisière de la forêt. Je ne sais trop comment je parvins jusque-là. Me glissant à travers des plantes épineuses, qui me griffaient comme mille chats, j’avançais tant bien que mal, perdant à chaque pas un peu d’espérance.

Brusquement, une percée s’ouvrit : je vis un roc, au sein d’une enceinte de myonnbos et, à l’ombre, devant l’entrée d’une caverne, un colossal lion.

— Voilà la fin ! m’écriai-je avec le rire désespéré des vaincus.

J’hésitai une demi-minute entre la mort par le fauve et la mort par les hommes : ce fut la première qui me parut la moins ter-