Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/215

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Puisqu’il ne pouvait se défendre, il se résigna, il attendit, immobile, le coup que j’allais lui porter. Je tâchai de lui faire comprendre, à l’aide de signes, que je ne lui voulais aucun mal. Comme j’avais beaucoup pratiqué cette sorte de langage, je parvins à lui inspirer un peu de confiance. Petit, comme tous les hommes de sa race, et très grêle, il ne devait guère peser plus qu’un enfant. Je m’en convainquis en le soulevant ; je le transportai au bord d’un ruisseau où je le fis boire, et où je le pansai avec quelques feuilles aromatiques. Ensuite, je le repris dans mes bras et, suivant ses gestes, je le portai dans la direction du nord où se trouvait sans doute son village. Le hasard nous favorisa : en route, nous aperçûmes, venant dans notre direction, des hommes de sa tribu. Il les héla, tandis que je leur faisais signe : saisis de stupeur, et sans doute de crainte, ils s’arrêtèrent. Je ne m’amusai pas à essayer de