Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une double intervention sensationnelle


Ils s’étaient arrêtés, incertains. Mon intervention ne leur paraissait pas moins extraordinaire qu’elle n’avait paru aux noirs : étais-je un ami ou un ennemi ? Accourais-je pour prendre ma part de l’aubaine ou agissais-je par sympathie pour les vaincus ? Et quand même ceux-ci auraient eu confiance en moi, ne devaient-ils pas se défier du sauvage compagnon dont quelques coups de griffe et quelques morsures suffiraient à les anéantir ?

Je compris leur perplexité. J’arrêtai Saïd de la voix et du geste. Il obéit de bonne grâce ; il se coucha, dans la posture qu’il prenait aux embuscades. Je fis alors des signes amicaux aux fugitifs et je leur adressai quelques mots en arabe.

Ils ne se rassurèrent pas tout de suite. Immobiles, ils nous observaient. C’étaient