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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/235

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deux hommes et une femme, ou une jeune fille : outre la distance, les deux voiles dont l’un allait jusqu’aux sourcils et dont l’autre montait près des narines, ne permettaient guère de discerner leurs traits.

Comme ils n’avaient plus d’armes, ils étaient à ma merci. Je n’avais qu’à les attaquer, pour que le lion se jetât sur eux et les déchirât. Ils devaient le savoir ; ils attendaient l’événement avec le patient fatalisme des gens de leur race. À la fin, l’un d’eux, d’une voix gutturale, répondit quelques mots dans un arabe désertique. Je n’entendis qu’une partie de ce qu’il disait, une sorte de bienvenue, où s’intercalait, comme de juste, le nom d’Allah. Je répondis par une salutation, j’assurai que je venais en ami. Puis, j’approchai hardiment, suivi de Saïd.

Maintenant, je pouvais voir distinctement les yeux et le nez des inconnus. Le plus grand, vêtu d’un costume sombre, que quel-