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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/243

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La vue de ce charnier m’arracha un cri de dégoût ; mais je ne perdis pas de temps à m’attendrir. Mes yeux cherchaient les armes, les munitions, les provisions que les pillards avaient nécessairement abandonnées, dans leur hâte à battre en retraite. Il y en avait plus encore que je ne l’espérais ; des couffes, des sacs, des boîtes, des sabres, des poignards, trois fusils, et même, dans un repli du tertre, quelques sacs de poudre et du plomb. En somme, de quoi nourrir hommes et bêtes pendant une bonne semaine et de quoi se défendre contre des périls imprévus.

À tout hasard, je m’emparai de deux fusils, d’un sabre bien affilé, d’un excellent poignard, de toute la poudre, d’une petite provision d’orge, de dattes, de sel.

— Voilà, me dis-je, quelques bons arguments à ajouter à ceux qu’expriment les griffes et les dents du camarade.

Ainsi songeant, je sortis du fort et m’en