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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/244

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fus rejoindre le lieu du festin. Le lion poursuivait sa besogne. Il marqua quelque satisfaction en me voyant de retour et sembla m’inviter à prendre place à table, puis il se reprit à ronger une cuisse.

Là-bas, deux hyènes ricanaient, une compagnie de chacals faisaient entendre leurs clameurs plaintives. Je cherchais les silhouettes humaines. Elles m’apparurent, loin, en même temps qu’un groupe massif, qui se composait des chevaux et des méharis.

— Mon vieux Saïd ! fis-je en tapotant le crâne épais du lion, tu es bien gentil, mais tu ne contribues pas à faciliter les affaires.

Saïd leva la tête et darda sur moi les phares glauques de ses yeux. C’était un regard d’amitié, qui eût suffi à terrifier une tribu de nègres.

— Mange ! repris-je en lui poussant doucement la tête vers la proie…

Il ne demandait pas mieux ; il se remit à