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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/249

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je trop gagné si, de temps à autre, je n’avais ralenti.

Telha, d’abord épouvanté de sentir le lion à sa poursuite, avait repris confiance. Il obéissait d’autant plus parfaitement que nous courions à peu près contre le vent, ce qui balayait les effluves. De temps en temps, j’élevais la voix pour guider Saïd.

Notre course dura plus d’une heure, après quoi je me trouvai assez loin du champ de carnage pour ne plus guère redouter les nègres.

J’accélérai, j’arrivai à la hauteur des méharis d’Abd-Allah, puis du cheval d’Oumar. Un coup d’œil sur le site me le fit juger excellent pour une halte. Des mamelons rocheux s’allongeaient devant nous, du haut desquels on pouvait explorer l’étendue ; on distinguait des fissures assez larges pour nous abriter.

— Reposons-nous ici, criai-je à Oumar. Vous mettrez Telha avec les autres bêtes.