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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/248

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J’achevai de donner sa provende à mon cheval, puis je me tins prêt à partir. Mon plan était simple. Je comptais prendre quelque avance sur Saïd et, lorsque j’aurais rejoint les Marocains, je leur confierais ma monture, après quoi je réglerais la situation avec le fauve.

Quand je jugeai le moment propice, j’enfourchai le cheval ; je n’eus qu’à lui lâcher la bride pour qu’il partît à grande vitesse. C’était le moment où Saïd, sa fringale satisfaite, et soucieux de mon absence, me cherchait des yeux. Mon brusque départ le mécontenta ; il poussa un rauquement et prit la chasse. J’avais assez d’avance pour n’avoir pas à craindre qu’il nous atteignît à l’improviste et ne se livrât à quelque démonstration fâcheuse. D’ailleurs, capable, sur une courte distance, de devancer l’antilope la plus véloce, il ne pouvait maintenir une allure comparable à celle d’un bon cheval. Loin donc de perdre du terrain, en aurais-