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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/251

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J’installai Saïd dans un renfoncement et j’attendis. Il avait une âme d’enfant, pleine d’insouciance ; son inquiétude s’était évanouie : recru de fatigue, il ne tarda pas à s’endormir. C’était un bon sommeil, sain et profond ; je pus sortir et rejoindre les Maures. Eux aussi avaient trouvé des excavations et, par surcroît, une grotte suffisamment grande pour y loger les bêtes de somme. À l’aide de cordes et de blocs, on pourrait barrer les ouvertures.

Quoique fatigués, nous ne prîmes pas immédiatement du repos : nos nerfs étaient trop vibrants encore. Oumar s’assit sur une saillie rocheuse et, après une courte causerie, il devint rêveur ; ses yeux cuivreux se fixaient sur l’étendue ; une mélancolie détendait son visage. Abd-Allah explora les environs, puis il escalada le plus haut mamelon, dans le dessein de voir au loin. Moi je me tenais près de la jeune Aïcha. Elle était debout, sur la terre rougeâtre, dans