Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/271

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— Je prendrai avec moi Saïd, dit-elle en riant ; c’est encore le compagnon le plus sûr.

Abd-Allah qui, depuis quelque temps, se montrait soupçonneux, crut sans doute qu’elle me fournissait ainsi un prétexte à l’aller chercher, car il insista pour la suivre.

Nous restâmes seuls, Oumar et moi. Pas le moindre souffle de vent. On voyait nettement les détails de la plaine, les arbres les plus lointains, dans la clarté immobile du soleil déclinant. Près de nous, un groupe de dattiers était nimbé d’une auréole violâtre, doucement détachée sur le fond de sable jaune. Au loin, les forêts festonnaient l’horizon. La lumière et l’ombre, suivant l’inclinaison du sol, emplissaient les creux, dessinaient le relief des collines. Tout paraissait simple, tranquille, comme on se figure l’époque des patriarches.

Il se passa une heure sans que la jeune