Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/270

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On ne retrouve que la cruche, le bracelet et la coiffure…


Il arrivait maintenant que je confiais Aïcha à Saïd. Les premières fois, il n’y mit aucune complaisance ; au bout de cinq minutes, il abandonnait la jeune fille et venait me retrouver. À la longue, il consentit à la suivre. Elle était très fière de ce résultat. Mais elle n’osait pas encore lui passer la main sur la crinière ; Saïd se prêtait mal à ce jeu avec un autre que moi. Abd-Allah ayant voulu, un jour, le caresser à la manière d’un cheval, il se retourna avec fureur, et je dus intervenir pour le calmer. Il semblait respecter le vieil Oumar : il dormassait devant lui, tandis que le Maure fumait sa pipe.

Un soir, vers l’heure du repas, Aïcha se leva pour aller puiser de l’eau fraîche à une source lointaine.