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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/275

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J’observai le camp. Il était organisé militairement, chaque homme ayant à côté de lui une tranchée où il pût, en cas d’alerte, se coucher pour braver une attaque.

Néanmoins, je me félicitai de ces dispositions ; elles ne prévoyaient guère un assaut avec un auxiliaire comme Saïd.

Hélas, les meilleurs plans ne tiennent pas devant les circonstances ! Comme je ne perdais pas du regard l’endroit où se trouvait Aïcha, je vis s’avancer un homme de haute taille qui se mit à lui parler, puis essaya de la prendre dans ses bras. La jeune fille se débattit, s’échappa et se roula sur le sol, tandis que l’homme se baissait avec l’évidente intention de la ressaisir. Presque d’instinct, je mis l’homme en joue ; une minute plus tard, il roulait par terre, la poitrine percée d’une balle.

Immédiatement, les autres se jetèrent dans leurs tranchées ; plusieurs balles cassèrent des branches tout auprès de moi.