Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/291

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pitai dans l’abri de mes adversaires. Ils n’eurent pas le temps de tirer.

L’homme que je frappai de la main droite tomba comme une masse ; l’autre, blessé au côté, eut la force de saisir son sabre.

Il ne me reste qu’un vague souvenir du corps à corps qui suivit. Je me rappelle avoir saisi la poignée du sabre dont la pointe me balafra le front, avoir été mordu cruellement à l’épaule, avoir riposté par des coups hasardeux, enfin, avoir senti mon adversaire s’affaisser sur moi, tandis qu’une terrible fusillade détachait des fragments de roc.

Les brigands de la crête, furieux de mon succès, s’étaient précipités à l’entrée du ravin. Le vieil Oumar en blessa trois. Cela suffit pour faire reculer les autres. Je me reprenais à ce moment, et, profitant de l’épaisse fumée produite par les décharges, je courus auprès de mon ami.

Nous savourâmes d’abord la douceur de cette victoire. L’ennemi semblait se recueil-