Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette ouverture. Nous nous hâtâmes donc de l’élargir afin de passer le plus vite possible de l’autre côté. Je m’y engageai le premier ; puis je laissai venir Saïd dont je parvins, Dieu sait avec quelle peine ! à maîtriser l’envie de fuir. Oumar, après avoir sacrifié un vêtement pour boucher l’ouverture, s’était mis à entasser les pierres et la terre, consolidant tant bien que mal son œuvre. Je l’aidai dès que Saïd fut plus calme. Puis nous demeurâmes immobiles dans l’attente de la nuit. Sans doute, de l’autre côté, les Arabes activaient encore le feu. Nous les entendions crier d’enthousiasme devant leur œuvre sauvage. Au moins étions-nous assurés qu’ils ne descendraient dans le ravin pour trouver nos cadavres qu’après le refroidissement du brasier.

Cependant, avec d’infinies précautions, nous cheminâmes le long du deuxième ravin, de plus en plus étroit, mais toujours accessible. Le sol montait à mesure. Saïd ne m’opposait plus de résistance. Après nous