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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/295

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avoir indiqué un moyen de salut que nous n’aurions pu découvrir sans son aide, il nous abandonnait le soin d’en tirer parti.

Nous montâmes peu à peu jusqu’au niveau de la plaine. Là, cachés par le feuillage, nos fusils prêts, nous pûmes voir les pirates à l’œuvre. Ils ne cessaient d’entasser les herbes sèches et les brindilles. Une grande colonne de fumée s’en dégageait vers l’ouest, à angle droit avec la direction de notre gîte.

Cependant, le soleil déclinait, et nos ennemis cessèrent d’alimenter la flamme. Ils voulaient, avant la chute du jour, s’assurer de notre mort ! Petit à petit, le feu tomba. Ils ne pouvaient descendre avant que la pierre fût refroidie. Je crus le moment propice. Tandis que toute la caravane, dans une curiosité féroce, se penchait vers le ravin, je laissai partir Oumar. Protégé par des broussailles, il gagna facilement un bosquet à quelque distance. Restait Saïd et moi.