Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Première victoire : nous volons deux chevaux


Je résolus donc, quelque difficulté qu’offrît l’entreprise, de me retirer avec le lion. D’ailleurs, Saïd rampa dans la brousse sans faire plus de bruit qu’une couleuvre. Moi-même, j’avançai lentement. L’ombre couvrait notre marche, quand une grande agitation du côté du ravin m’annonça que les pirates venaient de découvrir les traces de notre évasion. Je jugeai qu’ils dégageraient l’ouverture et, suivant notre piste au petit bonheur, déboucheraient, comme nous, dans la plaine. Je résolus donc d’attendre ceux de mes adversaires qui me découvriraient. Avec l’aide de Saïd, je pouvais espérer les mettre en déroute, et, d’autre part, s’ils me dépassaient, je risquerais un coup de force vers le camp mal gardé, je reprendrais peut-être Aïcha.