Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/298

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Tandis que les cavaliers se perdaient au loin, les explorateurs du ravin découvraient ma trace. Ils étaient quatre. Ils allaient vite. Voyant que je ne pourrais les éviter, je les laissai approcher jusqu’à vingt mètres, puis, d’un coup de feu, j’abattis le premier, tandis que Saïd en déchirait deux autres. Le quatrième s’enfuit éperdûment. Cette victoire m’aurait ouvert le camp, si les cavaliers n’étaient revenus pour le défendre. Je n’hésitai pas à gagner le bois, trop heureux d’avoir affaibli nos adversaires. Le vieil Oumar était déjà en route pour me rejoindre. À ma vue, il poussa un cri de joie, ce qui était un excès chez un fataliste accoutumé depuis l’enfance à dérober ses sentiments.

— Pour le moment, dis-je, nos ennemis sont assez piteux. Leur campement sera toujours accessible à deux hommes courageux. Nous pouvons rôder alentour, faire déchirer leurs méharis et leurs chevaux par Saïd, leur causer d’irréparables pertes.