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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/303

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par Saïd, qui avait pris la chasse. Il nous fallut traverser une forêt où, par surcroît, nous ne trouvâmes pas une goutte d’eau. Cependant, les allures du lion annoncèrent la proximité de l’ennemi. Je mis pied à terre, et, laissant Oumar avec les chevaux, je partis pour reconnaître la caravane.

Nous arrivâmes dans une éclaircie très vaste au sein de la forêt. Une flore basse y vivait péniblement parmi de minces couches d’humus formées par le travail des lichens. Des serpents, des lézards, des insectes énormes se levaient à chaque pas ; d’immenses fourmilières prospéraient.

Ce lieu désolé me causa une impression de découragement. Il était trop visible que les pirates n’y campaient pas. Je n’eus, pour m’en assurer, qu’à grimper sur la plus forte éminence et à jeter un regard vers l’horizon. On ne voyait rien qui révélât la présence de l’homme. L’instinct de Saïd le trompait donc.