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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/304

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— Eh bien ! mon bon ami, fis-je, nous avons fait fausse route !

Il leva son grand mufle roux… Ses yeux brillaient. Je crus comprendre qu’il n’était pas aussi déçu que moi. Il s’avançait avec une extrême prudence vers une sorte de muraille formée par un entassement de pierres : dans un coin, à l’ombre, se trouvaient trois petites auges naturelles pleines d’eau : Saïd n’avait servi qu’à découvrir une chose entre toutes précieuse mais que mon anxiété reléguait au deuxième plan. Je rendis justice à son intelligence, mais je regrettai amèrement le temps perdu. Toutefois, ayant rempli mes deux gourdes, je savourai à longs traits l’eau la plus fraîche et la plus agréable que j’eusse rencontrée depuis longtemps. Tout en buvant, je fis machinalement une remarque : j’avais puisé à celle des trois auges qui se trouvait assez loin sous la roche pour que l’approche en fût incommode, même à des