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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/306

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réunis, pleine de fissures, mais offrant une certaine régularité favorable à la marche des chevaux. Je compris que la caravane, si elle avait traversé l’éclaircie, aurait choisi ce chemin. Bientôt, je reconnus le passage de nombreuses bêtes de somme, je suivis la piste. Elle tournait à travers les pierres, puis se mettait à descendre.

Je crus à quelque colossale caverne où les pirates remisaient leurs chevaux et leurs méharis, tandis qu’eux-mêmes campaient dans les environs. Saïd en savait plus que moi là-dessus ; il se glissait silencieusement vers l’ouverture. Je le suivis. Un long couloir de vingt mètres d’abord, puis, un coude : la pente devenait plus rapide, l’ombre s’épaississait. Si j’avais été seul, je me serais arrêté devant cette gueule de l’enfer, mais Saïd avançait toujours. Ses instincts de chasse s’étaient réveillés. Il semblait prendre la partie à cœur, marchant comme un chat qui guette une souris, et je l’imitais,