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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/305

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oiseaux : les fientes déposées à la margelle des autres auges avaient décidé ma préférence pour la troisième. Or, je m’avisai que des bêtes ou des gens étaient venus boire à la même auge que moi : le niveau de l’eau dans le réservoir s’était abaissé de deux ou trois centimètres, laissant sur les parois une sorte de galon d’humidité qui n’avait pas eu le temps de sécher.

Cette découverte me frappa. Je me penchai pour étudier le sol, et, après de longues investigations, je pus démêler, sur une touffe de mousse, la trace d’un pied humain. Le flair des lions ne vaut certes pas celui des chiens ; mais, comme toutes les bêtes fauves, ils ont des moyens à eux pour se retrouver là où nous errons. J’appelai Saïd, je lui montrai la touffe. Sans hésiter, il me mena vers un autre endroit de la vaste éclaircie.

On eût dit une grande route empierrée par des géants, une chaussée de blocs mal