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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/314

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Au fil de l’eau


Je revins donc jusqu’à la chute, et me mis à l’eau. La rivière contournait les piliers, entrait dans l’ombre pour revenir ensuite au demi-jour. Malgré tout ce que la situation avait de dramatique, je ne pouvais m’empêcher d’admirer ce grand ouvrage des forces naturelles. Certaines voûtes évoquaient les plus splendides cathédrales. Des colonnes qu’on eût cru empruntées aux temples kmers du Cambodge dessinaient de vagues profils d’animaux. La lumière voilée tombait en éclairages fantastiques.

Mes yeux s’habituaient aux demi-ténèbres. Je distinguais les anfractuosités de la pierre, je me rendis compte que des animaux habitaient ce prodigieux souterrain. Une grande chauve souris, probablement du genre vampire, essaya à plusieurs reprises de se poser sur ma nuque. Je dus faire la planche,