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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/315

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et d’un geste de la main écarter la bête importune. Préoccupé de ne faire aucun bruit, ma situation était fort désagréable. Il eût fallu donner à la chauve-souris un coup décisif et je n’osais frapper. À la fin, je pris le parti, quelque répugnance que j’en éprouvais, de la laisser se fixer et de commencer son odieuse opération. Ce fut une minute indicible. Les pattes froides se posèrent sur ma nuque ; à peine si je sentis la piqûre ; mais alors, d’un mouvement rapide, je saisis l’animal par la tête et le plongeai sous l’eau. Il s’y débattit quelques secondes. Je le tenais encore à la main qu’on essayait de me l’arracher. Je levai ma proie à fleur d’eau, et je vis des poissons énormes qui la suivaient.

Cet incident me causa une véritable horreur. Je savais assez mon histoire naturelle pour ne pas imaginer ici la présence de monstres aquatiques ; il me suffisait de penser que certains poissons, dans l’absence