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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/316

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de nourriture végétale, avaient pu développer leurs instincts carnassiers. L’idée de sentir tout à coup une rangée de dents pointues m’entrer dans le ventre n’avait rien de réjouissant.

Mes craintes étaient vaines ; aucune bête ne m’attaqua. D’ailleurs, j’approchais de l’endroit où se trouvait le campement ; toute mon attention se porta sur le foyer autour duquel s’agitaient des ombres. Une voix s’éleva, d’autres formes parurent, une grande agitation se manifesta parmi la bande de pirates, puis le silence reprit, auquel succéda une prière. À ce moment, j’entrais dans un tunnel ténébreux.

Dans l’obscurité, j’entendais un gargouillement comme d’une eau qui aurait peine à s’échapper d’une fente trop étroite. Je voulus prendre pied, mais je coulai à pic. Je remontais à la surface, essayant de revenir en arrière, quand, soudain, je me sentis entraîné et aspiré, en quelque sorte, par