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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/326

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déjà, j’allais tirer, quand je reconnus Abd-Allah.

Je n’étais pas seul à l’avoir reconnu, malheureusement ; car il essuya un coup de feu. Blessé, il se courba, se mit à ramper jusqu’auprès d’une pierre, derrière laquelle il s’abrita. Celui qui avait tiré vint droit à sa victime, en négligeant les précautions les plus élémentaires. Il était à portée de mon fusil ; j’eus le temps de le viser et de l’abattre. Les autres s’arrêtèrent. Ils n’avaient aucun intérêt à précipiter le dénouement, la grotte allait leur fournir du renfort. Je résolus donc de ne pas attendre et de tourner leur position. Si j’avais été seul, mon projet eût été irréalisable ; avec Saïd, je pouvais le tenter. La grosse affaire était de ne pas risquer la vie du lion. Je le conduisis donc à couvert, jusqu’à cent mètres des Arabes. Là, je fis tout ce que je pus pour l’amener à rugir. Je connaissais deux ou trois moyens d’y arriver : Saïd éleva sa grande voix. En même