Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

temps, je tirais deux coups de fusil qui fit penser à mes ennemis qu’ils étaient pris de flanc. La panique leur donna des ailes ; ils disparurent.

Je courus à Abd-Allah. Il n’avait qu’une blessure légère. Sa joie, quand il me reconnut, fut attendrissante. De ce moment, il cessa, dans son cœur, d’être hostile à l’étranger. Nous nous hâtâmes de fuir vers le bois et d’y dérober notre marche. Saïd nous précédait. Au contraire de ce qu’aurait fait un chien, jamais il ne revenait en arrière. Lorsqu’il avait une forte avance, il nous attendait, remplissant ainsi son rôle de guide avec une sobriété de gestes que seule égalait sa certitude. C’est ainsi que nous rejoignîmes Oumar.

Abd-Allah nous raconta comment sa sœur et lui avaient été capturés. À peine arrivés à la fontaine, et tandis que le lion chassait à distance, les pirates les enveloppaient. Le chef ne joignit les bandits que le lendemain