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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/337

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nous sommes sensibles à l’appel d’une voix familière. Mes prévisions s’accomplirent : après quelques secondes d’effarement, Aïcha ouvrit les yeux. Ce qui se passa ensuite fut étrangement net, précis et rapide : avant que j’eusse eu le temps de rien prévoir, la jeune fille se trouvait auprès de moi. Je la saisis par les épaules, la fis passer par l’ouverture, et, la pressant contre ma poitrine avec une passion redoublée par l’angoisse, je courus au petit bac. Nous dérivâmes longtemps. Il n’y eut pas d’alerte. Nous retrouvâmes Abd-Allah et Oumar, puis nous voyageâmes à toute vitesse pendant plusieurs journées.


Robert Fabre cessa de parler. Nous considérâmes longtemps l’étendue de sable et des rochers, le Sabara sinistre qui se prolongeait démesurément par delà l’oasis. Une jeune femme parut, voilée du nicab et du litham, suivie de deux enfants, l’un bistré et aquilin comme Hannibal, l’autre blond et