Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/36

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voulut pas perdre un jour :

« Nous partirons demain matin !

— Et si nous ne le pouvons pas ? » demanda doucement Alcuin.

Le visage de Devreuse se ferma :

« Refuserez-vous de m’obéir ?

— Non, capitaine, nous ne refusons pas, mais nous ne pouvons plus ! L’expédition ne devait durer que trois mois. »

Devreuse, agité, évidemment reconnaissait quelque justice à la réclamation de son subalterne, sinon il n’aurait pas différé sa réponse. J’espérais encore qu’il céderait au bon sens, accorderait le répit. Mais non, il lut fut impossible de céder :

« C’est bien, dit-il. — J’irai seul… »

Puis il se tourna vers moi :

« Vous m’attendrez ici dix jours ?

— Non ! m’écriai-je… que ceux-ci vous abandonnent, je ne veux pas être leur juge… mais pour moi, je fais le serment de ne pas vous