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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/42

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— Il faudrait que je fusse bien peureuse, » fit-elle avec une légère ironie, mais une ironie très douce, presque tremblante !

Le doute continuait, la terreur de la perdre sur un coup de dés.

Je balbutiai au hasard :

« Ne voulez-vous pas que je vous suive toujours ?

— Toujours ?

— Oui, pour toute la vie ? »

Elle prit un grave visage : je me sentis évanouir. Mais il n’y avait plus à tergiverser : j’avais jeté les dés !

« Ne voulez-vous pas que je demande à votre père s’il me veut pour fils ? »

Le doute passa sur son visage. Puis, avec une charmante bravoure :

« Oui, demandez-le !

— Sabine, m’écriai-je, avec une joie presque pénible… Puis-je croire que vous m’aimez ?

— Et que pourriez-vous donc croire ? » —