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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/45

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La nuit arrivait en effet. Les braises s’éteignaient dans la fournaise couchante. Nous nous dirigeâmes vers ce qui nous parut être un tertre. Je ne sais pas ce qui arriva au cheval de Sabine. Il s’emballa follement, il passa comme l’éclair à la gauche du tertre. Sabine poussa un grand cri. Sa bête venait de se précipiter dans le marécage. Je ne pris pas le temps de réfléchir, je fus en un instant auprès de la jeune fille ; la terre molle m’attira à mon tour. Pendant quelques minutes nous essayâmes de lutter.

« Nos mouvements nous enfoncent davantage ! » — remarqua Sabine.

C’était incontestable. Empêtrés dans des lacis de plantes, nous ne pouvions ni avancer, ni reculer, ni remonter. C’était un de ces pièges où la nature inerte semble aspirer l’être vivant, avec une lente et sûre férocité.

Cependant, le capitaine n’avait pas perdu son sang-froid. Il avançait par une voie