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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/55

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Avec cela, une grâce particulière, une grande fraîcheur de jeunesse. Je l’examinai longuement et surtout ses yeux singuliers, dont je n’avais aperçu l’analogue chez aucune créature humaine.

Il nous fit signe d’entrer dans le radeau, après avoir attaché Géo à l’arrière. Nous obéîmes, non sans une légère méfiance qui s’accentua quand nous le vîmes redisparaître sous l’eau et que le radeau se remit en marche de la façon singulière dont il était venu.

Sous l’eau épaisse, fangeuse, encombrée de végétations fiévreuses, nous pouvions entrevoir notre conducteur, et pendant vingt minutes nous voguâmes sans qu’il eût une seule fois émergé. Nous allions d’une bonne vitesse. Notre abri de la nuit dernière était loin. Le paysage commençait à changer. L’eau était plus fraîche ; nous frôlâmes de petites îles délicieuses.

La tête de l’Homme-des-Eaux reparut : il