Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/77

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cessaient temporairement de s’abriter dans une retraite favorite.

La scène qui se passa lors de notre première rencontre avec l’Homme-des-Eaux se renouvela souvent, depuis, sous mes yeux. À l’aide d’un roseau, entaillé de rainures plus ou moins larges et profondes, et par le frottement d’un crochet de pierre, quelque musicien produisait ces notes si finement intervallées. Les sons rassemblaient les bêtes et les tenaient sous le charme : reptiles, oiseaux, poissons, venaient les écouter, et les bêtes de proie accordaient une trêve à leurs victimes.

Que de fois ces scènes nous enchantèrent, que d’heures claires à voir tel musicien ou musicienne renouveler les fables antiques, et avec un instrument si rudimentaire ! Que d’extraordinaire félicité dans tous les jeux, dans toute la vie de ces populations amphibies !

J’ai dit que les mœurs étaient libres. Avec