Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/81

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divergences entre une ouïe développée en milieu aquatique et une ouïe aérienne. On répondra que la vraie divergence est que les habitants de l’eau sont le plus souvent muets ; que l’ouïe s’est développée avec la raréfaction de l’air. Je n’ai pas à discuter ici ce problème : l’expérience est de mon côté, en ce qui concerne les Hommes-des-Eaux, et prime toute théorie. Je me bornerai à dire que, une fois née, l’ouïe a pu recevoir des modifications dues aux milieux mêmes qui avaient retardé sa naissance. C’est ainsi que si une atmosphère très dense a pu s’opposer à la production d’un organe d’audition, il n’est pas prouvé que l’organe, déjà venu, ne serait pas capable de se développer tout de même, si l’animal était amené à revivre dans une atmosphère dense. Au surplus, le fait que l’ouïe a crû sur la terre dans les conditions précitées ne démontre pas péremptoirement qu’elle n’eût pas crû autrement : il n’y eût fallu sans