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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/103

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DE DENTRECASTEAUX.

étant mauvais voiliers, je devois perdre beaucoup de temps 1792.
Mars.
pendant les traversées. Il est d’une plus grande importance qu’on ne l’imagine, pour des campagnes où l’on a de vastes étendues de mer à parcourir, de faire choix de bâtimens qui marchent mieux que les nôtres : autrement les équipages doivent souffrir par les réductions de rations qu’exigent les longues traversées ; et le temps que l’on doit employer à reconnoître les côtes, devient beaucoup trop court.

Les contrariétés qui m’avoient obligé de changer de route pour me rendre aux îles de l’Admiralty, étoient loin de m’ôter l’espoir d’arriver à ces îles avant le capitaine Blight, pro­bablement instruit de ce qui avoit été aperçu par l’équipage du capitaine Hunter, et à qui je devois supposer le desir d’aller au secours de M. de la Pérouse. La nouvelle route que je suivois, me donnoit la certitude de précéder le capi­taine Blight aux îles de l’Àdmiralty, si toutefois il ne s’y étoit pas rendu directement en partant du Cap ; car, dans cette dernière supposition, quelque route que j’eusse prise, il devoit y parvenir avant moi : mais s’il n’avoit pas jugé devoir abandonner sa mission pour un objet particulier qu’il n’ignoroit pas devoir être rempli par un autre, et s’il avoit remis à son retour d’Otaïti la recherche incertaine des traces de M. de la Pérouse, il devoit nécessairement disposer sa marche de manière à être rentré dans les Moluques avant la mousson de l’Ouest ; et c’étoit par conséquent au plus tard vers la fin de celle de l’Est qu’il devoit visiter les îles de l’Admiralty : il falloit donc, pour ne pas se laisser prévenir