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VOYAGE

1792.
Mars.
par lui, éviter d’être retenu à l’Ouest de la Nouvelle-Guinée ; et c’est à quoi je me serois exposé en cherchant à passer au Nord de cette terre : la route par le Sud, plus longue sans contredit, étoit la plus sûre dans cette saison, et cela seul a dû me la faire préférer. Je me proposois de mettre à profit le temps que je devois employer à remonter dans le Nord, pour reconnoître la partie inconnue de la Nouvelle-Calédonie, et quelques points de la terre des Arsacides : cependant les vents contraires et le calme sembloient s’opposer à la célérité que j’aurois voulu mettre dans ces diverses opérations ; aucun navi­gateur n’avoit encore éprouvé dans ces parages et à cette latitude, des vents aussi constans de la partie de l’Est.

La déclinaison de la boussole, dont les changemens jusques au terme où elle est parvenue au maximum paroissoient tenir plus à la différence de la longitude qu’à celle de la latitude, sembloit dépendre maintenant beaucoup plus de la distance à l’équateur, puisque depuis le point où elle a été la plus forte jusques au méridien de l’Ile-de-France, c’est-à-dire dans l’espace de 17° en longitude, et 2° 2′ seulement de latitude, la variation n’a été en moins que de 4° ; au lieu que sous le méridien même de l’Ile-de-France, et par une latitude plus Sud de 17°, la déclinaison étoit de 12° plus forte que celle de cette île. Une différence semblable a été observée par la longitude de l’île de Bourbon ; et il y a lieu de croire qu’on la retrouvera également en coupant le méridien de l’île Rodrigue.

28. Le 28 mars, à deux heures et demie, on a aperçu l’île

d’Amsterdam ;