1792.
Mai. »A environ minuit nous avons doublé l’île aux Perdrix ;
et à minuit et demi, nous sommes entrés dans la baie des
Moules. Il s’est trouvé de quatorze à quinze brasses d’eau
dans le milieu de cette baie. Nous avons mouillé très-
près de la côte, par sept brasses d’eau, sur un fond de
sable fin. Au jour, nous avons appareillé ; et en suivant
toujours la côte de très-près, nous nous sommes rendus
dans le port du Nord. Signé De Cretin.»
Le récit de M. de Cretin et l’esquisse que M. Beautemps-Beaupré m’a remise des reconnoissances faites par nos canots, m’ont fait penser que cette partie de la côte de la terre de Van-Diémen exigeoit d’être vue de plus près ; et il n’étoit pas hors de vraisemblance que la baie de l’Adventure ne fût située sur une terre séparée du continent par un canal dont M. de Cretin auroit visité la partie méridionale. Je projetai de mettre à la voile aussitôt que les réparations urgentes qui nous restoient à faire seroient terminées, et d’aller mouiller à l’entrée du canal dans lequel les embarcations avoient remonté jusque par la latitude Nord de 43° 17’ observée par MM. de Cretin et de la Grandière : de là je devois expédier de nouvelles embarcations dans le Nord, pour m’assurer, s’il existoit ou non un passage ; et je devois envoyer dans l’Ouest pour reconnoître de vastes baies dont on n’avoit pu déterminer la profondeur. M. Huon me proposa d’envoyer sur-le- champ sa chaloupe ; mais comme il y avoit à-la-fois plusieurs