Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
VOYAGE

1792.
Mai.
en conséquence à quitter le canal en descendant au Sud : mais les équipages des deux frégates et les officiers témoignoient le plus grand desir de passer par ce détroit. De mon côté, je n’étois pas sans espérance de faire quelque nouvelle découverte au Nord du canal : cette navigation donnoit sur-tout à M. Beautemps-Beaupré le moyen de faire un plan plus exact. D’après ces motifs, je me décidai de remonter dans le Nord, malgré les retards qui pouvoient en résulter.

Ce canal est tellement à l’abri des vents, qu’à peine avons nous ressenti quelques souffles légers, et il nous a fallu quatre jours entiers pour en sortir : mais les mouillages fréquens que nous avons été obligés de faire, nous ont procuré un grand nombre de stations, d’où l’on a déterminé les positions d’une grande quantité de points remarquables. Les dernières stations faites aux deux pointes de l’extrémité septentrionale du canal, nous ont fait connoître la largeur de cette extré­mité avec une grande précision. Les latitudes observées à l’entrée et à la sortie du même canal, ont fixé la longueur entière du détroit. Des deux dernières stations dont on a parlé, plusieurs points importans ont été déterminés, tels que l’extrémité de l’île d’Abel Tasman, et diverses autres îles contenues dans le golfe immense qui s’étend dans le Nord, et que je regrette beaucoup de n’avoir pas pu visiter.

Le moindre brassiage dans ce détroit, et en même temps le fond d’une moins bonne qualité, se trouvent à-peu-près à égale distance des extrémités du canal, au point où M. De Cretin s’étoit arrêté pour observer la latitude, et où il