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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/161

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DE DENTRECASTEAUX.

1792.
Mai.
»cependant nous appareillâmes, et nous parvînmes à gagner à l’aviron la pointe méridionale de l’entrée du canal, en passant au Sud de l’île. Nous relâchâmes dans la plus septentrionale des deux anses situées à la partie Est de la grande rade où les frégates étoient mouillées. On mangea la demi-galette de biscuit, que je distribuai à chaque homme de l’équipage ; et l’on but la dernière bouteille d’eau qui nous restoit. De là nous mîmes à la voile pour gagner la frégate. En louvoyant, le mât du canot cassa dans une rafale ; et il fallut encore relâcher pour le réparer. Enfin nous remîmes à la voile une seconde fois ; et nous fûmes assez heureux pour gagner la frégate, après avoir couru plusieurs bordées. Nous arrivâmes le soir du quatrième jour après notre départ, à trois heures et demie.»

»Nous n’avons pu sonder dans le canal qu’à des distances très-grandes ; mais nous n’avons jamais trouvé moins de neuf brasses d’eau : les terres qui le bordent, sont toutes couvertes d’arbres, depuis le rivage jusqu’au sommet des montagnes les plus élevées. Nous avons trouvé de l’eau douce dans plusieurs endroits ; mais nous n’avons rencontré aucun des naturels du pays. Signé De Saint-Aignan

»Ce passage bien constaté et bien reconnu, il me paroissoit peu important de le remonter avec les frégates, si les vents n’étoient pas favorables, parce que je n’avois plus un instant à perdre pour les opérations indispensables de cette année. Le lendemain les vents soufflèrent du Nord ; et je me disposois

TOME 1.
N