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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/168

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VOYAGE

1792.
Juin.
trois fois la grosse houle a fait abattre le navire, avant qu’il ait pu venir jusque dans le lit du vent. On a fait une quatrième tentative, en filant l’écoute de misaine, pour rendre l’évo­lution plus prompte : cette méthode a réussi ; et certes il étoit temps, car nous n’aurions pas eu l’espace nécessaire pour virer vent arrière, même en masquant les voiles d’avant. La bordée du Nord-Ouest, qui nous élevoit de la côte, nous a fait prolonger une chaîne non interrompue de ressifs, qui suivait cette même côte, mais qui s’en approchoit à mesure que nous nous avancions dans le Nord-Ouest ; cette chaîne paroissoit former un cordon impénétrable autour de la partie méridionale de la Nouvelle-Calédonie : jusqu’au 21 avril, 21. nous n’avions pas vu la moindre apparence de passage, même pour une embarcation. Comme nous nous sommes tenus très-près de cette côte dangereuse, nous pouvons assurer qu’elle est par-tout bordée de ressifs : nous avons presque toujours vu la mer s’y briser, même de dessus le pont. Le desir de bien reconnoître cette partie inconnue de la Nouvelle-Calédonie, et de pouvoir l’aborder sur quelque point, m’a fait mettre une extrême attention à ne pas dépasser, pendant la nuit, le dernier point aperçu la veille ; et c’est ce que fait voir le détail des routes marquées avec exactitude sur la carte dressée par M. Beautemps-Beaupré.

23, 26. Du 23 au 26 juin, les vents ont soufflé à l’Ouest-Sud-Ouest et Sud-Ouest. Cette contrariété des vents, jointe à celle des courans portant à l’Est, me fit craindre de ne pouvoir pas achever la reconnoissance de la côte occidentale

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