1792.
Juin. de cette île, que je devois quitter au plus tard le 10 de juillet, pour les opérations indispensables qui me restoient à terminer cette année : cette époque, fixée déjà depuis long-temps, se trouvoit consignée dans les instructions que j’avois données à M. Huon, avant notre départ de la terre de Van-Diémen.
Je regrettois de ne pouvoir procurer à MM. les naturalistes les moyens d’enrichir leurs collections, des productions de cette île intéressante et peu connue : mais d’abord m’en paroissoit impossible de ce côté, et l’approche très-dangereuse par les vents de Sud-Ouest sur-tout, qui battent en côte et y élèvent une très-grosse mer. On ne peut espérer d’y trouver un abri, ni même de pouvoir laisser tomber l’ancre pendant le calme : à chaque bordée, prolongée toujours très-près du ressif, une ligne de sonde de soixante brasses n’avoit pu encore atteindre le fond.
27. Le 27 juin, les vents passèrent au Sud et au Sud-Sud-Est ; ils nous firent prolonger la chaîne de ressifs qui continuoit à border la côte. Le 28 à midi, 28. étant par 20° 25’ de latitude australe, et par 161° 22’ de longitude orientale, nous eûmes connoissance de l’extrémité septentrionale de la Nouvelle-Calédonie ; et nous vîmes du haut des mâts la chaîne de brisans, que nous avions suivie, se prolonger dans le Nord-Ouest, jusqu’où la vue pouvoit s’étendre. D’après nos observations, la différence de latitude entre le parallèle du cap Prince of Wales et celui de l’extrémité Nord de l’île Balabea, est de 2° 27’ : la différence de méridiens entre ces