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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/170

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VOYAGE

1792.
Juin.
deux points, est de 2° 35' 40". Ces résultats s’accordent d’une manière surprenante avec l’étendue que Cook donne à la Nouvelle-Calédonie, tant en latitude qu’en longitude : la différence en latitude des mêmes points, prise sur la carte du navigateur Anglois, ne s’éloigne de celle qui résulte de nos observations, que d’une minute et demie; la différence des méridiens, prise sur la même carte, ne s’écarte de celle qui a été obtenue par la montre n.° 14, que de 40" de degré.

Je doute qu’aucun navigateur soit tenté d’aborder à cette côte, dont l’aspect d’ailleurs offre peu de traces de végétation, et conséquemment peu de ressources. Mais la disposition des montagnes, et ce que l’on peut conjecturer de leur organisation, est bien propre à exciter la curiosité d’un miné­ralogiste; leur configuration ne ressemble à aucune autre : une chaîne de montagnes très-élevées s’étend dans toute la longueur de cette île extrêmement étroite ; entre le rivage et cette chaîne, qui n’est presque pas interrompue, sont placés, dans des formes très-variées et souvent assez pitto­resques, plusieurs rangs de collines groupées, de hauteurs différentes : mais la teinte monotone de toutes ces mon­tagnes sans verdure, n’offre rien où la vue puisse se reposer agréablement; ce n’est que sur le bord ou très-près de la mer que l’on aperçoit quelques bouquets d’arbres, placés à de grandes distances les uns des autres : l’intérieur de l’île cependant doit être boisé ; car nous y avons vu des feux très-considérables. On n’a vu des naturels rassemblés que dans un seul endroit : nulle pirogue n’a été aperçue dans