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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/177

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DE DENTRECASTEAUX.

1792.
Juillet.
cette contrariété, parce que j’aurois pu m’engager dans des ressifs où il eût été difficile de trouver une issue ; peut-être aussi ne peut-on pénétrer que par le Nord dans le vaste bassin qu’entourent ces ressifs au-delà de la Nouvelle-Calédonie.

En supposant que la chaîne de brisans qui se prolonge au Nord-Ouest de la Nouvelle-Calédonie fût interrompue dans la partie occidentale, l’espace de près de dix lieues, comme elle nous a semblé l’être, cette chaîne seroit encore plus dangereuse que si elle étoit continue. En effet, il seroit possible de s’engager dans l’ouverture, et de ne pas pouvoir en sortir par l’Est ; car on ignore s’il y a une interruption cor­respondante dans les ressifs de la partie orientale. Au reste, les brisans de la partie méridionale sont plus accessibles que ceux de la partie septentrionale, parce que la vue de la terre annonce l’approche des premiers.

La barrière impénétrable qui semble défendre cette île, est peut-être ce qui contribue le plus à la paix dont jouissent ses habitans, et à cette douceur de caractère que Cook paroît avoir remarquée en eux ; cette barrière les garantit de l’invasion des peuplades voisines, et sur-tout de la fré­quentation des Européens : trop heureux que rien encore n’y excite et n’y attire la cupidité ; car elle ne tarderoit pas à franchir tous les obstacles, et à braver, pour y parvenir, les périls les plus assurés.

Les deux reconnoissances que nous avons faites jusqu’à ce moment, forment un contraste très-remarquable. La

TOME I.
P